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La facilitation sociale

Peu de temps après la mise en évidence de la paresse sociale, Norman Triplett (USA) observe que les cyclistes réalisent de meilleurs résultats lorsqu’ils courent en peloton que lorsqu’ils sont seuls.

Des observations ultérieures réalisées le psychologue Ernst Meumann (DE), en 1904, ont mis en avant que la simple présence d’un observateur a une influence sur la performance de celui qui réalise le travail.1

Plusieurs recherches ont suivi cette découverte pour mettre en avant les facteurs qui favorisent la performance.

Il en ressort que la présence d’un observateur peut transformer la situation en une session d’examen. Et si l’observateur a une fonction hiérarchique supérieure, cela augmente encore le niveau de stress du participant.

Face au stress, nous ne sommes pas tous égaux. Certaines personnes auront alors tendance à s’inhiber, à se « fermer », et donc à diminuer leur performance. D’autres seront au contraire désinhibés et plus enthousiastes.

De même, la présentation en public d’un travail peut aussi créer un « freeze » cognitif et faire perdre tous ses moyens à celui qui vit l’expérience.

Enfin, l’observateur peut aussi être perturbant, ou créer une simple distraction qui va gêner l’individu observé.

Pour améliorer la facilitation sociale, il faut s’intéresser

à la taille restreinte du groupe,

au rôle et à l’apport de chacun dans le groupe,

au sentiment d’appartenance,

au statut égalitaire de chacun (flat management)

Actuellement elle semble bénéficier d’un regain d’intérêt dans le cadre des technologies de l’information et de la communication (TIC) au travers de la constitution de réseaux et donc de groupes d’individus.2

C’est aussi ce que l’on retrouve dans le « pair programming » (le développement en binôme), « une méthode de travail dans laquelle deux développeurs travaillent ensemble sur un même poste de travail.

La personne qui rédige le code est appelée conducteur (driver). La seconde personne, l’observateur (observer), assiste le conducteur en décelant les imperfections, en vérifiant que le code implémente correctement le design et en suggérant des alternatives de développement. Les rôles s'échangent régulièrement pendant la séance de programmation »3

  • 1

    Nous avons ici la base de travail que Elton Mayo exploite pour sa théorie de « l’effet Hawthorne », aussi appelée « effet de l’observateur ».

  • 2

    Facilitation sociale - Les 101 théories de la Motivation - Fenouillet https://www.lesmotivations.net/spip.php?article133

  • 3

    Charlie McDowell, Linda Werner, Heather E. Bullock et Julian Fernald, « The Impact of Pair Programming on Student Performance, Perception and Persistence », Proceedings of the 25th International Conference on Software Engineering, mai 2003, p. 602-607