Aller au contenu principal

Les causes du comportement

Le terme « Motivation » est assez récent, puisqu’il a été créé dans les années ’30 par les publicitaires Ernest Dichter et Louis Cheskin, qui s’en disputaient la paternité.

Les motivations, pour ces auteurs, sont alors l’ensemble des facteurs irrationnels et inconscients des conduites humaines 1

Nous sommes ici dans l’univers de la publicité, ce qui donne une certaine “couleur” aux études qu’ils ont réalisées. Mais il n’est pas impossible que, même avec le temps et avec les nombreuses théories qui ont suivies, nous continuions à associer la motivation des individus avec un effet « Whaou » presque exclusivement lié au circuit de la récompense.


Avant que n’apparaisse ce mot, l’étude des causes du comportement avait déjà une longue histoire. On en retrouve des traces chez Platon et chez Aristote, qui ont déjà l’intuition de diviser l’esprit en zones distinctes. Cette vision tripartite remonterait même à Pythagore au siècle précédent.

Selon Platon, l’âme comporte trois niveaux, trois facultés :

  1. Epithumia, « l’appétit », le niveau désirant, les envies inférieures (faim, soif, , etc.)
  2. Thumos, « la colère », la partie irascible, le niveau agressif, les passions,
  3. Logistikon, « le raisonnable », la partie rationnelle, le niveau divin, la pensée, qui seule est immortelle.

Aujourd’hui, « nous » admettons une division symbolique 2 du cerveau en trois niveaux :

  1. Le cerveau reptilien, ou cerveau primitif, ou cerveau instinctif
  2. Le cerveau limbique, ou cerveau émotionnel
  3. Le néocortex, ou cerveau adaptatif

L’approche symbolique, quoique non scientifique, est intéressante et utile pour traiter des applications sociales. Donc, même si elle n’est pas biologiquement exacte, je continue à l’utiliser.

Entre ces deux approches, une autre formalisation a fait parler d’elle :  celle de Descartes. Pour lui, « le corps est un agent mécanique, semblable à une machine, qui est passif sur le plan motivationnel, tandis que la volonté est un agent immatériel, spirituel et actif sur le plan motivationnel. » 3

  • 1

    Mucchielli Alex, « Introduction », dans : Alex Mucchielli éd., Les motivations. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2011, p. 3-6.

  • 2

    La théorie du cerveau triunique prétendait que notre cerveau s’est développé par couches successives, avec un cerveau reptilien comme origine. Cette théorie est fausse, mais son usage symbolique est resté pour permettre de conceptualiser les fonctions principales du cerveau.

  • 3

    Johnmarshall Reeve — « Psychologie de la motivation et des émotions » p33