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Normalisation des groupes

Une des premières constatations de Lewin a porté sur l’effet de normalisation au sein des groupes. Cet effet est issu d’un équilibre dynamique qui s’installe entre les forces concurrentes des individus qui composent le groupe.

Équilibre dynamique et précaire, qui peut être temporaire en raison d’un contexte ou d’une mission particulière.

C’est aussi Lewin qui avancera la phrase devenue célèbre :

Un groupe est plus que, ou plus exactement, différent de la somme de ses membres. Il a sa propre structure et des relations propres avec d’autres groupes (Lewin, 1948).1

Lewin postulait aussi que le groupe est un meilleur moyen de modifier les habitudes des gens que de le faire individuellement.

En 1943, en pleine seconde guerre mondiale, le gouvernement américain lui demande de trouver le moyen de convaincre les femmes à cuisiner plus souvent les abats que uniquement les morceaux « nobles ».

En réponse, il propose deux types de réunions :

  1. Une conférence classique de présentation des avantages et des raisons morales de consommer plus d’abats,
  2. Une réunion où chaque participante est amenée à donner son avis et à échanger avec le reste du groupe.

La conférence aboutit à un résultat de 3% de changement, tandis que la réunion de partage a modifié les habitudes de 32% de participantes.

La différence vient de l’implication des participants dans les échanges et de l’engagement qui en découle. Cet engagement est moins profond et moins pérenne lorsque la participation est passive. Mais si l’on s’engage face au groupe, la décision portera sur un plus long terme.

Cette expérience a permis de mettre en avant le besoin de conformité que nous ressentons au sein d’un groupe, même si nous ne le connaissons pas. Mais aussi ce besoin de congruence face à ses engagements, renforcés par la présence de témoins.

  • 1

    Oberlé, Dominique. La Dynamique des groupes (La psychologie en plus) (French Edition) . PUG - Presses universitaires de Grenoble.