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Les signes de reconnaissance

Nous avons déjà beaucoup parlé des signes de reconnaissance, tant sur l’importance qu’en donne Éric Berne dans les jeux de rôle interpersonnels, que dans la distinction qu’il est important de faire avec le feedback, et plus particulièrement le feedback performanciel.

Comme je l’ai déjà dit, on peut considérer que le signe de reconnaissance a une fonction de feedback social. Cependant, pour des raisons de clarté qui manque toujours dans les livres de vulgarisation sur la motivation, je n’utilise jamais le mot feedback pour parler de signe de reconnaissance. Plus encore, je considère qu’il est indispensable que la distinction soit explicite lorsque l’un ou l’autre est donné.

Il ne faut pas qu’un signe de reconnaissance soit pris pour un feedback performanciel, ni qu’un feedback fonctionnel ne serve à envoyer un signe de reconnaissance. Le mélange des genres est source d’incompréhension et parfois de paradoxe qui impactent la qualité et la performance du travail.


Pour définir la qualité d’un signe de reconnaissance, j’ai imaginé le moyen mnémotechnique : ap-pro-pos.

  • approprié
  • proportionné
  • positif

Un signe de reconnaissance doit être approprié, ce qui signifie qu’il doit être en lien avec la raison de son expression et avec celui qui le reçoit.

Par exemple, donner une médaille à une personne pour avoir réussi un projet peut sembler désuet et même inutile dans un contexte moderne. De même, ce serait une erreur d’organiser une fête et mettre la personne en avant si celle-ci est de caractère introverti et cherche la discrétion avant tout. Enfin, et tout aussi important, le signe de reconnaissance doit être en lien avec un événement ou un acte particulier. Être félicité sans raison donnera à toutes les autres occasions un goût d’hypocrisie ou de désinvolture de la part de l’organisateur.

Le signe de reconnaissance doit être proportionné, c’est-à-dire de même valence que l’acte qu’il récompense. S’il semble disproportionné, il sera naturellement disqualifié et perdra de sa valeur. Ce qui aura aussi un impact plus ou moins sévère sur les signes de reconnaissance suivants.

Enfin, le signe de reconnaissance doit être positif. S’il ne l’est pas, ce n’est pas un signe de reconnaissance, mais un reproche ou une défiance. Dans ce cas, il sera plus avantageux d’utiliser des méthodes de feedback assertifs. Ces méthodes dérivées de la communication non violente, permettent de clairement distinguer le contenu de la forme, le message fonctionnel de l’affect, même si dans ce cas, c’est bien au niveau de la relation sociale que se porte le message.