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La collaboration

Au niveau de l’équipe, il faut toujours privilégier la collaboration à la coopération.

Ces deux modes de coordination du travail sont généralement utilisés comme synonymes. C’est une erreur qui peut avoir des conséquences sur les relations interpersonnelles et sur la performance.

L'interdépendance règne au sein des groupes coopératifs et collaboratifs, mais elle n'a pas la même portée dans les deux démarches. Dans l'approche de coopération, l'interdépendance entre les apprenants est très forte puisque la contribution des uns n'a de sens que si elle est complétée par le travail des autres. La complémentarité des tâches et leur étroite coordination crée un effet de dépendance réciproque. La démarche de collaboration de son côté valorise une interdépendance à caractère associatif. Ce qui importe surtout pour les membres, c'est d'être ensemble, de mettre en commun leurs idées, de faire part de leurs réalisations et de trouver auprès du groupe inspiration, soutien et appui.1

La collaboration est une coordination du travail basée sur la responsabilité partagée. Dans ces conditions, plusieurs membres du groupe ont des compétences similaires et complémentaires, et une bonne compréhension des tâches qui sont demandées aux autres membres de l’équipe.

Par exemple, une équipe d’électriciens qui vient installer les câbles et le tableau électrique d’une entreprise, détient une connaissance partagée de la problématique. Si un travail spécifique doit être fait, plusieurs électriciens peuvent en prendre la charge, ayant des compétences communes suffisantes.

Un autre exemple se retrouve dans le milieu du sport. Dans une équipe, il peut y avoir des attaquants, des défenseurs et des pivots. Pourtant, durant le match, les rôles peuvent être modifiés de manière très naturelle. Et à la fin du match, c’est toute l’équipe qui fête la victoire ou qui arrose la défaite.

La collaboration exige que chaque équipier s'intéresse aux autres membres. Connaître leurs particularités, leurs forces et leurs faiblesses. Savoir s’ils ont le moral ou s’ils sont de mauvaise humeur. Et dans les deux cas, ils peuvent s’adapter socialement pour assurer le maintien du niveau de performance global.

Il y a une intimité dans les équipes collaboratives, un niveau de rapprochement et une solidarité qui fortifie la cohésion et développe des talents qui n’existeraient pas sans elle.

Samah Karaki propose cinq niveaux de collaboration2 :

  1. L’hostilité : à ce niveau, nous sommes dans une compétition de type tribal.
  2. La trêve réticente : les acteurs sont forcés de jouer ensemble.
  3. La collaboration tactique : l’intérêt d’une collaboration est supérieur au travail individuel.
  4. La collaboration stratégique : l’envie de collaborer pousse à réfléchir sur les moyens et les méthodes.
  5. La collaboration transformationnelle : la collaboration devient source de développement, d’apprentissage et de transformation personnelle et interactionnelle.

Pour rendre possible et efficace cette collaboration, il est important que chaque membre de l’équipe se sente disponible, confiant et rassuré.

Il semble que la partie du cerveau qui nous rend capable de communiquer, de comprendre l’autre et de créer collectivement, se rend moins disponible quand nos réseaux émotionnels sont préoccupés par des menaces psycho-sociales.3

C’est donc tout l’intérêt du facteur sécurité mis en évidence précédemment.

  • 1

    France Henri et Karin Lundgren-Cayrol - Apprentissage collaboratif et nouvelles technologies - Centre de recherche LICEF - 1998

  • 2

    Karaki, Samah. Le travail en équipe : Un peu de neurosciences pour les pros qui veulent collaborer autrement (Les carnets Soft Skills) (French Edition) (p. 18). Dunod.

  • 3

    Karaki, Samah. Le travail en équipe : Un peu de neurosciences pour les pros qui veulent collaborer autrement (Les carnets Soft Skills) (French Edition) (pp. 19-20). Dunod.